E comme Edouard

Au coeur de toute cette affaire, un homme, une victime : Edouard Amédé GAIGNIERE ou GUAIGNIERE.

Né le 17 juillet 1830 à Donchery, Edouard Amédé GUAIGNIERE est le fils de Joseph (surnommé Xavier ou François Xavier) GUAIGNIERE, tisseur en draps, et de Marie Anne CHARDENAL. Ils sont décédés respectivement à 72 ans pour lui (14 décembre 1874 à Reims) et 66 ans pour elle (24 juillet 1871 à Reims également).

Extrait de l’acte de naissance de Edouard Amédé GUAIGNIERE

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Ses parents se sont mariés à Donchery le 6 septembre 1825. Outre Edouard Amédé, ils ont eu au moins 3 autres fils : 

• Jean Baptiste GUAIGNIERE, né le 20 juin 1826 (déclaré par le père) et retrouvé mort noyé le 21 juin 1831 à Lumes, par son père qui le cherchait, il a été retrouvé sur le bord de la route
• Nicolas Eugène GUAIGNIERE, né le 27 août 1832, marié à Reims le 1er août 1859 à Marie Louise LAMOTTE, il est décédé le 19 mars 1893 à Reims
• Clément GAIGNIERE, né le 4 avril 1835, et dont la naissance a été déclarée par une sage-femme. Marié en 1859 à Reims à Marguerite HUET, il y est décédé à 49 ans, le 11 août 1884

Vue sur les différentes orthographes du patronyme de Edouard Amédé et ses frères

Ils connaissaient GAIGNIERE

Tous les témoignages sur Edouard Amédé GAIGNIERE concordent. Toujours célibataire à 50 ans, c’était un homme simple d’esprit mais travailleur. Il évoluait à intervalles réguliers entre Donchery, son village natal, et Reims, où habitaient ses 2 frères et, avant leur décès, ses parents. C’est d’ailleurs majoritairement à Reims qu’il travaillait dans les travaux publics comme journalier ou manouvrier.

Après avoir été agressé par Jean François PAILLOT, et malgré les blessures impressionnantes qu’il a subies, Edouard Amédé GAIGNERE a bien été reconnu par les habitants qui l’ont trouvé agonisant.

• Jean Baptiste Henry LANCRET « Le malheureux GAIGNIERE que j’ai reconnu aussitôt »

• Claude Augustin HERBULOT citant LANCRET « Je viens de trouver dans un fossé GUAIGNIERE, assassiné et respirant encore » 

• Le docteur JEANJOT qui s’est rendu sur place : « J’ai trouvé le cadavre (barré) corps d’un individu sur j’ai reconnu être le nommé GUAIGNIERE, originaire de Donchery, manoeuvre, très nécessiteux et un peu simple d’esprit. Cet individu est mort à mon arrivée après avoir poussé 2 soupirs. »

• Claude Augustin HERBULOT s’adressant à JFP « Malheureux, cet homme que vous avez tué était un niais, un idiot, et ce qu’il a pu vous dire ne méritait pas un coup de pied »

• Claude Augustin HERBULOT dans son témoignage : « C’était un individu qui avait quitté le pays pour vivre à Reims, il était revenu depuis 2 ou 3 jours (comme il le faisait souvent) pour repartir ; il travaillait d’une manière très intense (…) et avait souvent recours à la charité publique. Il buvait un peu, était simple d’esprit et quand il était en rigotte, il agaçait ceux à qui il avait à faire »

• Le docteur JEANJOT : « La victime était âgée de 50 ans, d’une force moyenne, mais inoffensif. »

• Claude Augustin HERBULOT : « Il était complètement inoffensif , il n’a jamais donné lieu à des plaintes pour rixe ou bataille. Il a dû se faire faire, manquant totalement d’énergie, il est célibataire, et je crois que ses deux frères habitent à Reims »

« Comme l’enfant de la maison »

Le dossier de l’affaire contient notamment le témoignage de l’épouse DUCHET. Bien que Edouard Amédé GAIGNIERE soit connu comme sans domicile fixe, elle « certifie que le nommé GAIGNER Edouard Amédée a vécu chez moi pendant dix ans. Considéré comme l’enfant de la maison rapportant tous ses gages. Il est parti le vingt septembre quittant de déjeuner, avec son bâton de porteur. (…) marqué au nom de son patron, en me disant qu’il allait travailler à la campagne ».

Ses employeurs

Plusieurs attestations de ses employeurs ont été jointes au dossier. Marjoulet & Menu, Albeau, Mauroy Frères : tous ces entrepreneurs de travaux publics ou encore de maçonnerie & plâtrerie installés à Reims témoignent de sa bonne conduite et de la qualité de son travail.

« (…) Nous n’avons jamais rien eu à lui reprocher sur sa conduite et sur son travail. »

Sur son acte de décès, dont la déclaration a été faite par Jean Baptiste Henry LANCRET et François Alphonse CLIN, il est indiqué que Edouard Amédé GAIGNIERE était journalier, sans domicile fixe et célibataire.

Extrait de l’acte de décès de Edouard Amédé GAIGNIERE

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Sources : AD Ardennes, Geneanet

Illustrations : AD Ardennes, collection personnelle