Ou « Garde-Barrière » !
Albertine HERBONVILLE est garde-barrière à Donchery. C’est la dernière personne à avoir parlé à Jean François PAILLOT, juste avant qu’il ne commette son crime.
Les gendarmes l’ont entendue comme témoin quelques heures à peine après les faits, puis nouvelle déposition quelques jours plus tard. Albertine HERBONVILLE s’est aussi exprimé devant la Cour d’Assises pour le procès de Jean François PAILLOT.
Son double témoignage
Son témoignage en date du 22/09/1880
« Je me nomme HERBONVILLE Albertine, femme ROLLAND, garde-barrière n°84, demeurant à Donchery, âgée de 38 ans, non parente, ni alliée, ni au service du prévenu.
Ce matin, un peu avant 10 heures, un individu privé d’une jambe, est passé devant la barrière n°84 dont je suis la gardienne. Il m’a interrogé en me demandant si j’avais vu passer un individu se dirigeant du côté de Vrigne-aux-bois et portant sur le dos un bâton retenu par une ficelle sur le devant du corps. Je lui ai répondu que non. Il a franchi le passage à niveau et je ne l’ai plus revu. Tout à l’heure, il est passé entre les mains des gendarmes et je l’ai parfaitement reconnu. »
Son témoignage en date du 04/10/1880
« Je me nomme HERBONVILLE Albertine, femme ROLLAND, 39 ans, garde-barrière à Donchery, ni parente, ni alliée, ni au service de l’inculpé.
Q.-Je lis dans votre déposition du 22 septembre que lorsque PAILLOT vous a demandé si vous aviez vu passer GUAIGNIERE, vous avez répondu ‘non’. Dans le procès-verbal de Gendarmerie, je vois que vous auriez répondu qu’il était entré dans l’auberge. Quelle est la vérité ?
R.- Le train de 9h42, heure du chemin de fer (10h à Donchery) allait passer. J’ai vu passer GUAIGNIERE qui est entré au café PARENT, après avoir franchi la voie. 10 minutes ou 1/4 d’heure après, PAILLOT est passé à son tour, il m’a demandé si j’avais vu un individu marchant dans la direction de Vrigne-aux-Bois, et portant sur le dos un bâton. Je lui ai répondu que (…) de le voir entrer à l’auberge, que j’ignorais s’il y était encore. »
A et non E… HARBONVILLE
Margueritte Albertine HARBONVILLE est née le 2 mai 1842 à Vrizy, un village situé à une quarantaine de kilomètres de Donchery. Ses parents sont Alexandre HARBONVILLE, menuisier, et Poncette Agnèse PARPETRE (ou PARPAITRE) ; cette dernière décède avant qu’Albertine ait 11 ans.
C’est dans son village de naissance qu’Albertine épouse Pierre Stanislas ROLAND, né à Authe le 4 mai 1841 et domicilié à Condé-lez-Vouziers. Il est alors vannier ; elle est couturière.
L’un des témoins à son mariage est un maçon de Fossé, Jacques AUBRY. Âgé de 69 ans, il est mentionné comme « oncle de l’époux par alliance du côté paternel ». Cette découverte fortuite est un clin d’oeil à mon ChallengeAZ 2020 et surtout m’apporte un nouvel élément qu’il me faudra exploiter plus tard.
Qu’est-elle devenue ?
Malgré des recherches à la fois dans les tables décennales de Donchery et celles de Vrizy, mais aussi plus largement sur Geneanet, je ne suis pas parvenue à identifier, à ce stade, des enfants issus du couple HARBONVILLE X ROLAND. De même, je n’ai pas retrouvé la date ni le lieu de décès de Pierre Stanislas ROLAND. Je sais tout de même qu’il est décédé avant son épouse.
Sans recensement, ni naissance d’enfants, difficile de savoir à quel moment le couple est venu s’installer à Donchery. Toutefois, Albertine est revenue dans sa commune de naissance, Vrizy, pour y finir ses jours. Je la retrouve dans le recensement de 1911, seule dans le foyer, elle a repris son activité de couturière. Elle y serait décédée en 1915.
Sources : AD Ardennes, Geneanet
Illustrations : AD Ardennes, Collection personnelle
Destins d'Aïeux 
Un premier témoignage qui varie d’une fois sur l’autre, ça commence bien 😅
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